Elles sont psychiatres, infirmières ou ergothérapeutes à la maison d’arrêt des Baumettes à Marseille et reçoivent des détenus devenus patients le temps du soin. Elles sont là pour aider des hommes en souffrance, fussent-ils incarcérés. Être là, c’est rejoindre cet espace unique - celui de l’écoute - une poche d’air derrière les murs de la prison. Son existence est conditionnée par la détermination des soignants à continuer de venir pratiquer la psychiatrie ici… A quel prix ? Sophie travaille là depuis dix ans et convoque les souvenirs de ces années pour faire un choix : continuer à être là, ou partir ?
« Je suis allé vers Catherine et son équipe, parce que je savais que le Sujet était au cœur de la démarche de soin, qu’on ne traitait pas d’abord le symptôme, mais qu’au centre du dispositif, il y avait le sujet pensant et agissant, dans la mesure du possible, dans un lieu de contrainte. Et ça rejoint ma façon d’envisager le cinéma documentaire, où le Sujet est au cœur de mon approche. Je crois que c’est en cela qu’on a pu faire cette expérience ensemble. Nous partageons d’une certaine façon, une même approche. Je n’étais pas là pour décrypter le fonctionnement du SMPR (service médico-psychiatrique régional, on n’est pas dans un film didactique qui explique les choses. Je voulais mettre en avant une pratique, dans un lieu qui n’y est pas a priori dédié, la prison. » Régis Sauder
Régis Sauder est né en 1970 à Forbach et vit aujourd’hui à Marseille. Après des études de neurosciences, il s’oriente vers le cinéma documentaire. Il réalise de nombreux films dont trois longs métrages sortis en salles. Il a également réalisé des installations pour le théâtre et les musées.
2017 Retour à Forbach
2012 Être là
2011 Nous, Princesses de Clèves
2009 Je t’emmène à Alger
2008 L’année prochaine à Jérusalem
2004 Avortement, une liberté fragile